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Dauphin corse : comme un poisson dans l’eau
Thierry Corbalan, 59 ans, dauphin corse. Thierry est un champion qui relève des défis depuis son grave accident en 1988 où il a perdu ses deux bras.
L’histoire est édifiante, racontée, avec émotion, par Thierry Corbalan dans le Petit Corse en 2017. Il y a plus de 30 ans, passionné de pêche au loup, Thierry traverse une passerelle de chemin de fer près de Cannes. Malheureusement, sa canne en carbone touche une caténaire. « C’est l’électrisation avec 25 000 volts… Je suis projeté à quelques mètres du choc électrique et perds connaissance sur la voie ferrée » « J’avais commencé à fumer, mes vêtements étaient en feu », ajoute-t-il. C’est son partenaire de pêche, Daniel, qui prévient les secours. Son entraînement sportif au judo lui a sauvé la vie, car son cœur a résisté au choc. Et c’est encore le sport qui l’a aidé à se réinsérer dans l’existence. Comme nombre de personnes en situation de handicap, après un accident, Thierry, fait le deuil de ses activités, comme le judo. « Le regard des autres aussi était compliqué ». Thierry a perdu ses deux bras dans le choc électrique.
Course à pied
« Mais assez vite, j’ai repris le sport. Particulièrement la course à pied, vers 4h du matin, au début, pour qu’on ne me voie pas. Le sport me permet d’évacuer, il me permet également de me mesurer à des personnes valides. Du coup, il a fini par me faire oublier que je suis handicapé. » Un an après son accident, Thierry Corbalan, qu’on surnomme le Dauphin corse, reprend son travail dans la police. « Avant, j’étais en brigade de nuit. Après, ils m’ont permis de travailler à la radio. Ils auraient pu me réformer, mais j’ai bénéficié de pas mal d’aide en particulier de la part du milieu policier sportif. » Bien sûr, pour lui, le fait de travailler était indispensable. Ce qui lui a permis de passer des concours et de gravir les échelons. La rencontre avec sa seconde épouse a été déterminante : « si je fais tout ce que je fais c’est grâce à Patricia, on est toujours ensemble. »
Jamais fatigué
« Longtemps, raconte Thierry, j’ai fait des trucs sans m’en rendre vraiment compte. Je réalisais de bonnes performances aux semi-marathons ou aux marathons. » Mais des problèmes d’arthrose au genou, suivis d’une opération, l’obligent à abandonner la course. Que pouvait-il faire d’autre ? Habitant la Corse, il a fini par s’entraîner à la nage, petit à petit et de plus en plus. « J’ai commencé par m’inscrire à une course de 6 km avec palmes. Etant novice, et handicapé, j’ai quand même fait 8e sur 14. Puis c’est Franck Bruno, moniteur de plongée, à l’origine de l’association Bout de vie, réunissant amputés et non-amputés, qui m’a invité à son stage. » Il lui propose de réaliser un défi au profit de son association : traverser les bouches de Bonifacio. Dans la foulée, Thierry Corbalan crée son association, le Dauphin corse, et lance lui-même le défi de rallier l’île d’Elbe à la Corse. « Depuis que je nage, je n’ai plus mal nulle part. Je ne suis jamais fatigué. On peut le faire très longtemps, même à un âge avancé. »
13 degrés
Thierry Corbalan est à la retraite depuis 5 ans. Il se consacre entièrement à ses défis en nageant tous les jours, dans une eau à 13 degrés. « La seule chose que je craigne, ce sont les méduses ! » « C’est Pascal Olmeta, l’ancien gardien de but, champion de France avec l’OM en 92-93, qui m’a baptisé le dauphin corse». De fait, durant ses compétitions, Thierry revêt une combinaison et une grande monopalme. « Ma façon de nager ressemble à celle de ce mammifère marin, avec de grandes ondulations. »
60 km pour ses 60 ans
Pour ses 60 ans qu’il fête en avril 2019, Thierry Corbalan a prévu de réaliser une traversée de 60 km du lac Léman (Saint-Gingolph/Genève) les 26 et 27 juillet prochains. Il s’associe pour ce défi à nouveau avec l’association Sepas Impossible, qui se bat pour aider des malades de la sclérose en plaques. Le 23 juin, il participera à une course de relai à Aydat en Auvergne.
Vice-champion de France police de judo, il a également été champion de France (V3) de nage 2014 (avec les nageurs valides). En 2018, il a réalisé le tour de Corse non-stop à 4 nageurs accompagnés de 4 kayakistes. Il a également été vainqueur de l’épreuve des 3h00 de la traversée de Sète en 2017.
D.R.
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